Sommet des élus locaux et régionaux pour le climat: Un sommet pour une finance climat au service de la mutation durable des territoires

Monsieur Charki Draiss,  Ministre Délégué auprès du  Ministre de l'Intérieur, a souligné le rôle important assigné aux éluEs régionaux et locaux dans le processus  de mise en œuvre des politiques nationales, régionales et locales sur les changements climatiques. Il  a précisé  que les éluEs se trouvent  aujourd'hui, plus que jamais, au cœur des mutations  que connait le monde et  qui exigent des changements radicales dans les modes de gestion et les méthodes de prise de décision, notamment la vitesse, l’efficience et l’efficacité. Il a ajouté que les politiques doivent aller vers une économie verte, répondant  aux exigences internationales en matière de la lutte contre les changements climatiques.
 
M. le Ministre Délégué a rappelé que les transformations souhaitée ne peuvent être réduites a une simple intégration des changements climatiques dans le cadre des fonds dédiés aux aides et au soutiens mais à l’orientation de ces fonds vers le renforcement des compétences des éluEs, des cadres des collectivités territoriales et des gouvernements locaux afin qu’ils puissent parachever des projets au bénéfice de la population locale, en respectant les normes environnementales. Cela nécessite, selon M. le Ministre Délégué, le développement d'approches, telles que le renforcement des institutions locales et régionales, le renforcement des capacités de ses ressources humaines, en leur facilitant l'accès aux technologies modernes et aux ressources financières nécessaires.

 Il  a également souligné que le Royaume du Maroc appui la coopération Sud-Sud, en mettant son expertise en matière de décentralisation à disposition de tous les pays amis.

L'intervention de M. le Ministre Délégué était lors de l'ouverture du deuxième sommet des élus locaux et régionaux sur les changements climatiques, organisé le 14 Novembre 2016 à Marrakech en marge de la Conférence des Parties COP22 sur les changements climatiques​ par l’Association des Régions du Maroc et l’Association Marocaine des présidents des conseils communaux, en partenariat avec les réseaux internationaux des gouvernements locaux, sur le thème «Financer la mutation durable des territoires».

M. Salheddine MezouarDe son côté, M. Salheddine Mezouar, Président de la COP22 a souligné dans un mot lu par M. Driss El Yazami, président du pôle de la société civile au comité d’organisation de la conférence des parties COP22, que la Dynamique internationale a mis les villes et les collectivités territoriales au cœur du débat pour relever les défis liés à l’environnement.

Il a  ajouté que c’est les villes qui contribuent le plus au revenu total brut, et qu’elles  produisent plus de soixante pour cent du dioxyde de carbone dans le monde, raison pour laquelle il est impératif de soutenir ces villes.

Il a demandé aux collectivités territoriales des pays du Sud de promouvoir la coopération Sud–Sud pour un développement durable en créant des projets d'investissement et en mobilisant les ressources financières appropriées, et c'est justement la voix qu’entreprend le Maroc aujourd’hui, ajoute M. Mezouar, pour garantir les infrastructures et les ressources renouvelables grâce à la coopération décentralisée et à l'approche participative.

M. M'Hand LaenserPour sa part, M. M'Hand Laenser, Président de l’Association des Régions du Maroc,  a précisé que la présence des éluEs des collectivités territoriales est d’une importance cruciale parce qu’ils sont de véritables acteurs en matière d'atténuation des effets des changements climatiques. Il a ajouté que les collectivités territoriales sont les mieux placées pour la mise en œuvre des programmes visant à accélérer les actions nécessaires pour la réduction des émissions de carbone, et que l’engagement de ces dernières doit être accompagné par la création de fonds, la mobilisation d'expertise et l'intensification des efforts pour promouvoir une nouvelle culture et mieux sensibiliser la population.

M. Fouad Al OmariQuant à M. Fouad Al Omari, Président de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux, il a confirmé l’engagement du Maroc  pour l’application des termes de l'accord de Paris et a précisé que les collectivités territoriales sont engagées à rechercher les méthodes et les moyens pour lutter contre les changements climatiques, en insistant sur la coopération vu le rôle qu’elle joue pour la traduction de cet accord sur le terrain.

M. Al  Omari a donné l'exemple des expériences réussies de certaines collectivités territoriales marocaines en matière du changement climatique, en soulignant que les pays en développement n’ont pas besoin d'aides financières, mais plutôt de partenariats durables avec des institutions internationales.

​D'autres interventions de personnalités nationales et internationales ont souligné l'importance de l'union des éluEs locaux et régionaux afin de contrer les effets des changements climatiques et la nécessité de leurs fournir les ressources nécessaires pour qu'ils puissent jouer leurs rôle dans ce domaine.

Les travaux du Sommet ont connu la tenue d’une séance plénière sous le thème « pour une finance climat au service des territoires». celle-ci a été marquée par une série d'interventions qui ont mis en évidence le rôle des gouvernements locaux et régionaux dans l’agenda international, et la nécessité du financement des territoires pour garantir une qualité de vie à la population. Les participants ont ainsi discuté les défis, les besoins, les opportunités et les solutions.

Les travaux se sont poursuivis par la tenue de quatre forums thématiques sur le financement du climat qui ont réuni les éluEs locaux et régionaux et leurs partenaires :

*  Le premier forum sous le thème « Pour un partenariat des acteurs au service du financement de la résilience des territoires » dans lequel les participants ont discuté la question du renforcement des stratégies partenariales renouvelant la gouvernance locale des territoires, tant pour une co-élaboration de la stratégie territoriale de développement durable que pour la recherche et la gestion de son financement.

*  Le deuxième forum sous le thème « Pour une alliance des instruments publics et privées de la finance climat au bénéfice des territoires » dans lequel les participants ont mis en évidence les opportunités de créer des cadres de compréhension mutuelle entre l'investissement public et privé dans le but d'un co-bénéfice et d'une convergence des intérêts des deux parties.

*  Le troisième forum sous le thème « Pour un changement durable de la synergie entre entreprenariat et territoires ». Ce  Forum a discuté comment renforcer le dialogue entre les gouvernements locaux et régionaux et les entreprises locales en prenant en considération les objectifs de lutte contre les changements climatiques.

*   Le  quatrième forum sous le thème « Pour une intégration verticale, clef de voute de la mobilisation concertée des ressources pour le climat». Ce Forum a mis en évidence les conditions de création d'un partenariat pour la mobilisation d’une gamme plus large de ressources financières pour garantir un avenir meilleur des territoires et le respect des engagements internationaux des gouvernements centraux.

Les élues locaux et régionaux ont émis une feuille de route de Marrakech pour un cadre d'action moniale vers la localisation de la finance climat qui permettra aux villes et régions du monde d'œuvre en faveur de l’environnement. Cette feuille de route recommande aux gouvernements centraux, parties de l’Accord de Paris, à leurs instruments bi ou multilatéraux du financement du développement durable, ainsi qu’à l’ensemble des agences et programmes du système des nations unies de renforcer le pourvoir d’agir des gouvernements locaux et régionaux et soutenir les processus de préparation et de financement de leurs projets à travers:

- Le renforcement de la coopération verticale et horizontale sur le financement.

- la mise en place, d’ici 2020, d’un Cadre d’Action Mondial pour la Localisation de la Finance Climat, qui vise le renforcement des capacités financières  des équipes infranationales et locales, permettant de mettre en œuvre d'une manière systématique et intégrée des stratégies climat locales et régionales.

Les participants ont également souligné la nécessité de changer la culture des pratiques financières publiques et locales en prenant en compte les risques climatiques et en instaurant un dialogue et une collaboration plus étroits entre acteurs publics locaux et régionaux et acteurs de la finance privée, pour la promotion d'une culture commune des risques, des besoins et des opportunités respectifs.

COP22 Il y a lieu de signaler que le sommet des élus locaux et régionaux pour le climat s'inscrit en ligne droite de la volonté du Royaume du Maroc de faire de la Conférence des Parties COP22 un rendez-vous résolument tourné vers l'action. Il a constitué une occasion unique de faire se rencontrer différents acteurs de la chaîne du financement afin de nouer des coopérations pour une plus grande considération de l'investissement à l'échelle locale et régionale et de facilitation du financement au profit des collectivités territoriales.

En marge de la Conférence COP 22, la Zone Verte de la Conférence des Parties a connu une série d’évènements  parallèles au profit des collectivités territoriales marocaines, dont notamment:

* La présentation des programmes de  la ville de Chefchaouen et d’Agadir sur les efforts déployés par ces villes visant à assurer une efficacité énergétique et ce, dans le cadre du projet «villes vertes». Cet évènement organisé par l'Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique et la Direction Générale des Collectivités Locales du Ministère de l'Intérieur a eu lieu le 12 Novembre 2016. À cette occasion, les deux villes ont été labélisées comme premières villes au niveau arabe et africain engagées en faveur de l’environnement dans le cadre du programme« Jihatinou ».

 * La signature le 15 Novembre 2016 d'un protocole de coopération dans divers domaines entre l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux et l'Association Nationale des Communes du Benin.

17/11/2016